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Belmondo, le coeur et les poings

Un mot pour commencer ce billet, un mot pour saluer la mémoire de Jean-Paul Belmondo, l’homme d’À bout de souffle. Il a quitté une scène qu’il n’a pas occupée seulement en faisant l’intrépide aventurier et le pitre magnifique, comme dans L’Homme de Rio, mais aussi en marquant de son talent des films essentiels comme Léo Morin prêtre de Jean-Pierre Melville. Cent trente millions de spectateurs ont suivi ses tribulations cinématographiques. Ce qui ne lui est pas monté pour autant à la tête : comme responsable du syndicat CGT des acteurs, il était soucieux de leurs conditions de travail et de rémunération.

Jean-Paul Belmondo a quitté la scène et aussi le ring, celui de la boxe qu’il affectionnait particulièrement. En témoigne d’ailleurs son visage bellement cabossé, qui faisait une part de son charme. Car s’il appréciait le « noble art », ce n’était pas en simple spectateur, mais les cuirs aux poings. Après neuf combats – cinq victoires et quatre nuls – en néo-pro, il s’en est fallu de peu qu’il épouse une carrière professionnelle.

Cet amour de la boxe avait conduit le comédien jusqu’au Ring montreuillois, qui fut longtemps un des temples de ce sport. Pépinière de champions, le Ring vit naître Ould Makhloufi, champion d’Afrique, et s’entraîner le célèbre Marcel Cerdan. La salle montreuilloise a même accueilli le champion parmi les champions : Ray Sugar Robinson, cinq fois champion du monde.

Le Ring montreuillois a disparu dans un incendie. Avec d’autres, Jean-Paul Belmondo a agi pour sa reconstruction, mais en vain. Un moment éclipsée, la boxe n’a pas pour autant déserté notre ville. De jeunes équipes sont en train de lui redonner un nouveau souffle.

La boxe et le cinéma ont souvent formé un couple star, à l’image de Raging Bull, de Martin Scorsese, qui valut à Robert De Niro d’être oscarisé pour son interprétation de Jack LaMotta. Montreuil et le cinéma en forment un autre, certes moins célèbre mais qui dure et qui fait le bonheur des aficionados du grand écran. Pour preuve, malgré l’énorme passage à vide qu’ont créé les confinements et les règles sanitaires draconiennes dus à la pandémie, le nombre croissant de spectateurs qui, depuis septembre 2015, ont fréquenté les salles du Méliès, conduit avec succès par Stéphane Goudet et son équipe, épaulés par l’indispensable association de spectateurs Renc’Art au Méliès. Cette affluence fait de notre cinéma d’art et d’essai, qui s’articule dans le complexe des salles d’Est Ensemble, le plus fréquenté d’Europe.

Dans le milieu cinématographique, Montreuil est devenu incontournable. Réalisateurs, comédiens, scénaristes s’y succèdent pour présenter leurs œuvres. Le Méliès vient ainsi de recevoir Kad Merad pour son excellent nouveau film, Triomphe. À cette occasion, le comédien a poussé la chansonnette à la gloire de notre ville. Dans le cadre du Festival du film de Montreuil vont se succéder place Jean-Jaurès, entre le 15 et 20 septembre, de beaux noms du 7e art comme Marion Cotillard, Mathieu Amalric, André Dussollier ou François Ozon, et des dizaines d’autres talents. Je vous invite vivement à prendre part à cette riche manifestation culturelle.

Si nous sommes fiers du succès du Méliès, c’est qu’il est parvenu à mener vers lui tous les publics. Il est l’un des tremplins de la culture montreuilloise, comme le sont, dans le domaine théâtral, le Théâtre municipal Berthelot – Jean-Guerrin, le Nouveau Théâtre de Montreuil, le Théâtre de La Noue, Les Roches ou La Girandole.

Félicie Fabre et Luciano Travaglino ont été les créateurs et l’âme du Théâtre de La Girandole, véritable creuset du spectacle vivant au cœur de notre ville. À l’œuvre depuis les années 1980, ils ont décidé de se retirer. Au nom des milliers de spectateurs qui les ont suivis sur les chemins de la création, au nom de tous les Montreuillois, je veux leur dire merci. Merci, car vous avez démontré au fil des années que la culture n’est pas réservée à une élite mais est universelle. Vous avez cru à la culture populaire au sens le plus noble du terme. Vous avez brisé le tabou qui fait croire à beaucoup : « La culture, ce n’est pas pour moi ! »

Soyez assurés que les élus de Montreuil et moi-même poursuivrons ce chemin du partage que vous avez tracé.

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