Depuis plusieurs semaines les infirmiers anesthésistes ont démarré un mouvement de grève pour la reconnaissance de leur métier.
En effet, les infirmiers anesthésistes doivent réaliser une formation qui s’étale sur une période totale de cinq ans. Au cours de leur carrière, ils réalisent des soins spécifiques et des gestes techniques en anesthésie, en réanimation, dans la médecine d’urgence et la prise en charge de la douleur. Pourtant, ils ne bénéficient toujours pas de la reconnaissance officielle d’un statut particulier qui pourrait leur être apportée en les intégrant parmi la catégorie des auxiliaires médicaux en pratique avancée (AMPA). De la même façon, malgré la reconnaissance de leurs études au niveau master, aucune revalorisation salariale correspondante ne leur a été accordée.
Cette situation nuit à l’attractivité de leur métier. Lors d’une visite à l’hôpital André Grégoire, situé à Montreuil, les infirmiers anesthésistes nous ont affirmé craindre une pénurie dans les prochaines années.
Or, cette profession est déterminante pour permettre le bon fonctionnement des blocs opératoires. Son affaiblissement revient par conséquent à fragiliser l’offre de soins dans nos territoires qui sont pour certains déjà confrontés à une offre de soins insuffisante.
Notre pays est confronté à une pénurie générale de personnel dans les hôpitaux. Dans un avis du conseil scientifique publié le 5 octobre 2021, 20% des lits d’hôpitaux seraient fermés en raison de la pénurie de soignants.
Ce n’est pas une surprise quand on constate que la France se classe au 23ème rang des 33 pays de l’OCDE en termes de rémunération moyenne de ses infirmiers. Une situation que le Ségur de la santé n’a pas suffisamment corrigé. Aussi, la mobilisation des personnels hospitaliers tout au long de la crise sanitaire appelle à une revalorisation.
Aujourd’hui, face à l’accélération de la propagation du COVID-19 et malgré les difficultés, nous savons que tout le personnel hospitalier, les soignants, les personnels techniques, les médecins restent mobilisés pour leurs patients et pour accomplir leur mission de service public.
Nous souhaitons leur adresser tout notre soutien dans cette nouvelle épreuve.